Spectacle de danse traditionnelle La Savane des Esclaves Les Trois-îlets Martinique
©Spectacle de danse traditionnelle La Savane des Esclaves Les Trois-îlets Martinique|MDES
Coutumes & Traditions martiniquaises

Traditions de Martinique

L’histoire et les traditions sont très présentes dans la vie culturelle et quotidienne des Martiniquais. L’année est rythmée par des fêtes et évènements à ne pas manquer : le Carnaval, les Chanté Noël, le Tour des Yoles rondes de Martinique

D’autres traditions moins connues des vacanciers méritent d’être découvertes : le Bèlè, le Matoutou de Pâques. Soyez curieux et vivez la Martinique !

La Yole ronde

« Si j’étais jeune, je serais yoleur » disait Aimé Césaire.

Entrée au Patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2020, la yole ronde fait partie de l’identité culturelle de la Martinique. À la fois moyen de transport, outil des pêcheurs et embarcation sportive, à lorigine, la yole (du norvégien « jol » qui signifie « canot ») désigne un bateau de pêche à la forme effilée et étroite propulsé par un aviron, qui a remplacé petit à petit lantique gommier creusé dun seul bloc dans le tronc de larbre du même nom.

Plus rapide et plus maniable que son aînée, la yole utilisée par les pêcheurs a très vite servi dans des compétitions locales et amicales. Soutenus par leurs bourgs dorigine, les pêcheurs professionnels prirent lhabitude de se mesurer sportivement lors de week-ends et de fêtes patronales. Originaires des communes de lAtlantique (François, Robert, Vauclin) et du Marin, ces courses prirent peu à peu de lampleur.

En 1985, la Société des Yoles Rondes (devenue en 2011 la Fédération des yoles rondes de la Martinique) crée le Tour de Martinique, souhaitant donner à la yole la place quelle mérite au sein de la société martiniquaise : fédératrice, symbole de progrès économique et social pour les marins-pêcheurs, événement majeur du sport et du tourisme, ciment de tout un peuple…

Depuis, chaque été, les Martiniquais et les touristes, venus parfois spécialement, vibrent au rythme des étapes du Tour des Yoles. Une semaine de folie sur l’eau et dans les communes accueillant une étape. Un évènement majeur à ne pas manquer !

Le Carnaval

Le Carnaval, moment-phare de la culture martiniquaise, débute après lEpiphanie avec l’élection des Reines. Il trouve son apothéose lors des Jours Gras : la fête colorée et chaleureuse que nous connaissons bat alors son plein. Cinq jours durant, parades, vidés, groupes costumés, groupes à pied participent aux festivités, à Fort de France et dans les communes. Partout dans l’île, la vie sarrête pour vibrer à lunisson des pulsations du Carnaval. Petits et grands, professionnels et amateurs, chacun à sa façon apporte sa pierre à l’édifice.

Au programme de ces 4 jours de liesse populaire :

  • Les défilés du Dimanche Gras sont loccasion de sortir sa Majesté Vaval. Les groupes à pied, les orchestres de rue, les bwadjacks et les chars à thèmes parcourent la ville dans des vidés et reprennent en chœur les chansons du carnaval, traditionnelles et nouvelles.
  • Lundi Gras : mariages burlesques (inversion des rôles homme-femme)
  • Mardi Gras : diables rouges et diablotins
  • Mercredi des Cendres : marées de diablesses et le soir l’incinération de Vaval tous en noir et blanc. Les bals se terminent officiellement.

Costumes et bijoux

traditionnels

Le costume traditionnel, riche en couleurs, mariage de madras, de dentelles et de broderies, reste très porté lors d’évènements de la vie martiniquaise : mariages, baptêmes, fêtes patronales… Les noms des différentes pièces sont imagés, transmis par les anciens dans le vocabulaire contemporain : Grand’robe, douillette, titane ou cotonnade pour les robes ; tête chaudière, bakoua pour les hommes ou tête 1 bout pour les coiffes portées par les dames. Les bijoux créoles complètent la tenue avec profusion de colliers-choux, grains d’or, gros sirop, créoles, dormeuses…

De passage sur l’île, renseignez-vous sur les spectacles de groupes de danses traditionnelles et observez l’exubérance colorée et joyeuse de ces tenues.

Le Bèlè

Issu de la période esclavagiste, le bèlè est un élément important de la culture martiniquaise et continue d’être perpétué par des groupes sur l’île. Le mot bèlè, désigne à la fois le genre musical, la danse, l’instrument de musique (le tambour bèlè) et le rassemblement festif qui mêle chants, danses, musiques et contes.

Deux grands répertoires bèlè perdurent en Martinique aujourd’hui : le bèlè du sud (bèlè lisid), principalement aux Anses-d’Arlet et au Diamant et le bèlè du nord (bèlè linò) avec ses deux variantes : le bèlè de Sainte-Marie (le plus connu dans l’île et au delà) et le bèlè de Basse-Pointe. Pour tout connaître sur l’histoire, les différents bèlès de la Caraïbe, les projets, les cours et spectacles en cours, rendez-vous à la Maison du Bèlè à Sainte-Marie.

Les Fêtes religieuses

En Martinique et aux Antilles en général, la religion est très présente dans les rites et la vie quotidienne : baptêmes, communions, mariages, obsèques, messes, veillées mortuaires, font partie des traditions culturelles et cultuelles. Certaines fêtes catholiques sont l’occasion de festivités particulières, traditions culinaires et rassemblements familiaux. Jours Gras, Carême, Pâques, Toussaint, Noël sont des rendez-vous incontournables !

– A Pâques, c’est le « Matoutou » célèbre plat créole à base de crabe de terre, de riz et d’épices, les accras de Pâques aux légumes et les retrouvailles à la plage pour célébrer en famille le moment tant attendu après les 40 jours de Carême. Du Vendredi Saint au Lundi de Pâques (fériés) l’île et les plages (où de nombreux Martiniquais viennent camper) sont en effervescence…

– A la Toussaint et le Jour des Morts (1er et 2 novembre, également fériés), on rend hommage aux disparus. Les jours qui précèdent sont consacrés au nettoyage des tombes et des cimetières. Tout doit être propre pour ensuite venir fleurir les sépultures et allumer des petites bougies. Pour les visiteurs c’est un spectacle nocturne fascinant.

– A Noël(Nwel), la grande tradition ce sont ces rassemblements en chansons qui ont lieu tout le mois de décembre dans les communes et villages, dans les fêtes privées : les fameux Chanté Noël ou Chanté Nwel. La foule se réunit et chante en cœur des cantiques sur des rythmes entrainants, emmenés par des groupes musicaux sur la scène, improvisée ou non. C’est aussi le repas de Noël traditionnel : pâtés salés, boudins créoles, jambon de Noël caramélisé à l’ananas, ragoût de porc et pois d’angole, accompagnés du sirop de groseilles-pays et de l’indétrônable Shrubb, mis à macérer dès le mois d’octobre pour être fin prêt à Noël !

Les Combats de coqs

Introduits aux Antilles par les Espagnols dès le 15e siècle, les combats de coqs suscitent toujours intérêt et passion en Martinique. Interdits en France à l’exception du Nord-Pas-de-Calais et des régions d’outre-mer (la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion) qui peuvent justifier d’une « tradition locale ininterrompue ». Profondément ancrée dans la culture locale, cette tradition met face à face des coqs de combat qui s’affrontent sur le ring des « pitts » (gallodromes) dans une ambiance survoltée où les paris d’argent vont bon train.

Il existe une vingtaine de pitts en Martinique, dont certains proposent des exhibitions à destination des touristes.

Le quimbois

Cette forme de magie noire, cousine de la santeria cubaine et du vaudou haïtien, mélange de rites, de croyances et de superstitions. On y croit ou pas mais on vous dira que le quimboiseur (le sorcier) a des super pouvoirs : prédire l’avenir, jeter un sort, protéger du mauvais sort ou soigner par les plantes. Si vous voyez au détour d’un rond-point un assemblage de bougies, pattes de poulet, poupées de tissu et autres colifichets mystérieux, cela pourrait bien être signe qu’un quimboiseur est passé par là. Ce thème est évoqué avec prudence et discrétion