Dégustation Rhum vieux Chai Martinique
©Dégustation Rhum vieux Chai Martinique|Shutterstock
Secrets de Distillation, Vieillissement et ArômesLa dégustation d'un rhum

Comment boire un Rhum ?

Découvrez l’art de la dégustation du rhum martiniquais avec les conseils de Daniel Baudin, maître de chai. Fabrication, vieillissement, éveil des sens…

Tout ce qu’il faut savoir pour savourer un rhum vieux dans les règles de l’art !

Rencontre avec

Daniel Baudin, maître de chai

Depuis 1991, Daniel Baudin, maître de chai des rhums La Mauny et Trois Rivières, met son expertise au service des plus belles cuvées du sud de la Martinique.

Son travail a été récompensé à l’International Rhum Conference de Miami en 2019, où il a été élu meilleur maître de chai du monde.

Comment fabrique-t-on un rhum vieux ?

De la sélection à la chauffe du fût

« On commence par choisir un rhum blanc avec de la structure, capable de supporter le contact prolongé avec le bois. Je sélectionne des fûts de chêne français ou américains, chauffés à différentes intensités.

Une chauffe légère apportera des notes fruitées ou miellées, tandis qu’une chauffe intense révélera des arômes de cacao, café ou grillé. »

  La chauffe : C’est une étape cruciale dans le processus de vieillissement. On insère à l’intérieur du fût une chaufferette, petit récipient métallique contenant le même bois que celui du fût. En le brûlant, la chaleur permet de cuire la lignine, la sève et de décomposer certaines composantes du bois, libérant ainsi les arômes qui viendront enrichir le rhum au fil des ans.

La part des anges et le climat tropical

Une fois en fût, le rhum subit une évaporation naturelle, c’est ce que l’on appelle la « part des anges ».

Elle est d’environ 8 % par an sous climat tropical contre 2 % seulement dans les régions tempérées. Notre climat va renforcer la concentration des arômes et accélérer le vieillissement, ce qui fait qu’un rhum de 10 ans ici équivaut à un cognac de 40 ans en métropole !

   Lors de vos visites des distilleries de l’île, lorsque vous pénétrerez dans les chais, vous serez enveloppé par un parfum envoûtant, embaumant l’espace et caressant les narines avec une intensité presque sacrée…

Comment déguster un rhum ?

Une expérience sensorielle

Étape 1 : La vue

On commence par observer la robe du rhum, reflet de son vieillissement. Puis on incline le verre (le type tulipe est recommandé) et en le redressant, on observe les gouttes plus ou moins grosses (aussi appelées « jambes ») qui se forment sur les parois : elles sont révélatrices de la texture et de la richesse du rhum.

Étape 2 : Le nez

On approche lentement le verre du nez et on commence à en percevoir les arômes. Ensuite, on alterne d’une narine à l’autre : l’une captera davantage l’alcool, l’autre révélera les arômes complexes. En faisant tourner le rhum dans le verre, de nouvelles notes se libèrent, dévoilant toute la finesse aromatique.

Étape 3 : La bouche

On commence d’abord par le « First kiss » : une petite gorgée de rhum en bouche, juste assez pour laisser la langue capter les premières sensations. Puis vient le « French kiss » : une quantité un peu plus généreuse qui permet de percevoir les picotements, les saveurs et les textures sur la langue, le palais et les muqueuses.

Comprendre les Appellations des rhums vieux

Pour mieux apprécier un rhum vieux, il est essentiel de connaître les différentes appellations liées à la durée de son vieillissement. Chaque mention sur l’étiquette révèle une étape précise de son affinage et de sa complexité.

   Les différentes catégories de rhum :

  • VO (Very Old) : vieilli minimum 3 ans
  • VSOP (Very Special Old Pale) : vieilli 4 ans
  • XO (Extra Old) : vieilli 6 ans
  • Traditionnel : entre 5 et 7 ans
  • Hors d’âge : entre 8 et 12 ans
  • Millésimé* : 15 ans et plus, parfois jusqu’à 70 ans !

* Le millésime correspond à l’année de mise en fût. Il peut s’agir d’un assemblage de plusieurs fûts de la même année, ou d’un single cask (rhum issu d’un seul fût).

   La dégustation d’un rhum est un art complet, mêlant histoire, savoir-faire et sensibilité.

En Martinique, le rhum est bien plus qu’un alcool : c’est un héritage vivant, à savourer avec respect et passion.

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Achat et dégustation

Certains chefs proposent des accords mets-rhum. C’est ce que l’on appelle aussi le « food pairing », nouvelle tendance culinaire dans les restaurants. Il y a deux façons de procéder : soit par rapprochement d’arômes (le même arôme dans le rhum et dans le plat), soit par complémentarité (deux arômes qui vont bien ensemble, comme la fraise et le chocolat par exemple).