Exposition « Opacité & Transparence » (Musée Fondation Clément)

Parcours d’art, Parcours de vie… Histoire intime, histoire partagée… Quand le chemin intime de la vie serpente au fil de l’histoire du pays natal que le pouls de la Martinique bat au cœur de la création plastique…

Les créations de Victor Anicet racontent son histoire intime. Celle-ci et le contexte socio-politique du milieu qui les a générées s’entremêlent. Ainsi c’est l’histoire de la Martinique qu’elles déroulent, du temps de la Colonie à la Départementalisation.

Au commencement, il y a la mer.

Le gommier, c’est l’angoisse d’un fils de pêcheur.

La Caravelle, c’est aussi la vision du vaincu, la voile blanche au loin des premiers colons.

L’adorno précolombien, c’est le souvenir de fouilles archéologiques avec le Père Pinchon,

C’est aussi la quête de l’histoire et de l’esthétique des peuples premiers au sein du groupe Fwomajé.

Le bonbon chouval, c’est l’effluve alléchant d’un gâteau en train de cuire au plus fort de la pénurie des années quarante,

C’est aussi la tradition des marchandes de bonbons ou de pistaches dans leur tray.

Ainsi la création dans son ensemble s’élabore en strates alors que, dans le même temps, les strates deviennent le principe de composition de certaines œuvres particulières, comme les trays de Restitution ou les céramiques baptisés Strates par l’artiste.

Et toujours le signe, de la découpe nette, épurée, minimaliste des Signes Noirs et Blancs, des Carcans, de Ferrements à la profusion baroque et colorée des Invocations amérindiennes et des vitraux de la Cathédrale de Saint – Pierre.

Dans la vie, dans son œuvre, Anicet est avant tout conteur.

Tout ceci s’inscrit néanmoins dans une contemporanéité plastique par le décloisonnement des pratiques, l’expérimentation, la citation et le remix.

Dominique Brebion, commissaire.

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