Exposition « La vie devrait être belle » (Musée Fondation Clément)

Présentée dans les trois salles de la fondation à travers peintures, sculptures molles, bronzes, objets installatifs et costumes couvrant des œuvres depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui, cette exposition nous permet de plonger pleinement dans la profondeur et la richesse de l’une des voix artistiques les plus importantes de Cuba et du monde, comparable sans aucun doute à de grands noms tels que Wifredo Lam et Agustín Cárdenas.

C’est une invitation à découvrir la maturité d’une vie dédiée à l’art et à la culture, ainsi que la splendeur spirituelle et humaine qui subsiste sous le nom de Mendive. Son art est, à mon avis, un art d’un autre temps – ou de tous les temps –, capable d’élever la matière artistique et esthétique au rang d’objet sacré, tout en conservant, paradoxalement, un ton humble, populaire et accessible, en lien avec ses croyances afro-cubaines et le panthéon des Orishas qui l’accompagnent.

Avec cette exposition, on matérialise et on rend évidente non seulement l’importance et la valeur de figures comme Manuel Mendive dans la construction ontologique d’une identité cubaine, latino-américaine, caribéenne et métissée, mais aussi mon amitié personnelle avec le Maître et les dérives d’une relation féconde fondée sur un respect et une admiration absolue.

Avec ce titre, extrait de sa propre philosophie de vie, nous souhaitons laisser un héritage aux générations futures, leur dire que la vie a été et continuera d’être belle, pleine, cohérente, tant que nous serons capables de pratiquer la tolérance, l’amour et l’alchimie si nécessaires dans nos sociétés. La vie continuera d’être belle comme les esprits mendiviens aux grands yeux qui lévitent et nous regardent, pour nous faire oublier l’extérieur du monde et nous amener à regarder en nous-mêmes, vers les complexités et les bontés de l’âme. C’est là que résident la beauté et la sérénité.

Gilbert Brownstone, commissaire

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